Jean Paul Gaultier : qui est Duran Lantink, nommé à la direction artistique de la maison ?
Le grand mercato de la mode n’en finit pas : ce mardi 15 avril, Jean Paul Gaultier a nommé Duran Lantink à la tête de sa direction artistique, cinq ans après le dernier défilé du fondateur. Voici tout ce qu’il faut savoir de ce créateur néerlandais spécialiste des designs déjantés.
À propos de
Un jeu de chaises musicales à grande échelle. Depuis l’an dernier, les grandes maisons de couture n’ont de cesse de faire le buzz en annonçant des départs et de nouveaux noms aux commandes de leur création artistique. Matthieu Blazy chez Chanel, Louise Trotter chez Bottega Veneta, Sarah Burton chez Givenchy, Dario Vitale chez Versace, Demna Gvasalia chez Gucci… Nouveau rebondissement ce mardi 15 avril du côté de Jean Paul Gaultier : Duran Lantink a été désigné pour reprendre les rênes de la griffe, cinq ans après l’ultime défilé prêt-à-porter de Jean Paul Gaultier présenté au Théâtre du Châtelet. Jusqu’ici, la marque vivait uniquement au rythme des collaborations Haute Couture que confiait l’enfant terrible de la mode à des talents émergents tels que Ludovic de Saint Sernin, Simone Rocha ou encore Glenn Martens.
« Je vois en lui l’énergie, l’audace et l’esprit ludique de la mode que j’avais au début de mon propre parcours : le nouvel enfant terrible de la mode », a énoncé Jean Paul Gaultier dans un communiqué, précisant que Duran Lantink présentera sa première collection pour le label en septembre 2025, lors de la Fashion Week Printemps-Eté 2026. « Pour moi, Jean Paul Gaultier est un génie. Il fait partie de cette génération de créateurs qui ont ouvert les portes de la liberté d’expression, sans avoir à s’excuser de qui on est. Devenir aujourd’hui directeur créatif de la maison est un véritable honneur (…) C’est aussi une maison qui bouscule sans cesse les codes. Elle dépasse les limites de la mode en y intégrant toutes les disciplines culturelles pour créer un perpétuel mouvement créatif », s’est enthousiasmé le Néerlandais de 37 ans de son côté, qui laisse sa propre marque en pause.
Janelle Monáe, Beyoncé… les stars déjà adeptes de Duran Lantink
Duran Lantink est né en 1988 à La Haye, aux Pays-Bas. Il confie dans les colonnes de Harper’s Bazaar en janvier 2024 qu’il grandit en voyant sa mère porter du Jean Paul Gaultier pour sortir en club avec ses amies drag queens. Puis il se met dès son adolescence à créer des manteaux en patchworks à partir de vieux jeans Diesel et de nappes récupérées de sa grand-mère. Le lycée terminé, il se forme à l’Institut Sandberg d’Amsterdam, où il impose son art du recyclage plutôt que de créer à partir de zéro.
Duran Lantink lance sa marque éponyme en 2016, en persuadant le magasin Liberty de lui fournir ses invendus pour créer ses pièces. Sa ligne signature : des pièces genderfluid (non genrées) avant l’heure. Il faut attendre 2018 avant que son travail devienne viral sur les réseaux sociaux grâce à Janelle Monáe… la chanteuse lui demande de créer pour son clip Pynk un pantalon en forme de vagin dont tout le monde parle du jour au lendemain.
Le designer ne tarde pas à récolter les lauriers de sa patte sobre pimentée par des pièces audacieuses : prix à l’International Fashion Showcase, sélection pour le British Fashion Council, prix spécial de l’Andam, prix Karl Lagerfeld du prix LVMH en 2024 et enfin prix Woolmark en 2025. En parallèle, Duran Lantink habille de plus en plus de stars. « Mon trench doré s’est retrouvé sur Beyoncé, mon poncho argenté sur Lizzo, ou ma doudoune noire upcyclée sur Billie Eilish », énumère-t-il auprès de nos confrères.
Le créateur continue de surprendre lors de son défilé Automne-Hiver 2025-2026, habillant la top Mica Argañaraz d’un t-shirt buste d’homme en silicone puis avec un homme habillé d’un buste de femme seins nus à la fin de son show. Sans oublier son slip en jean gonflé à l’hélium et son top-cœur XXL ultra-échancré, ses combinaison panthères et zébrées très moulantes, ou encore sa robe inspirée des couvre-siège en billes de bois des taxis. « Duran a le potentiel pour devenir un maître. Et si j’étais une grande maison, je me précipiterais pour l’embaucher ! », prédisait déjà l’an dernier le styliste Jodie Barnes auprès du magazine.
