INTERVIEW - Marion Bartoli : "Je gâte beaucoup trop ma fille"
Heureuse, l’ex-championne de tennis l’est. Elle raconte dans son livre* sa vie de maman et la façon dont elle a rebondi et retrouvé l’énergie en révolutionnant son alimentation. Escale en famille à Dubaï.
À propos de
La nuit est déjà tombée à Dubaï quand Marion Bartoli est enfin disponible. L’ex-joueuse de tennis a adopté cette ville il y a dix ans. C’est là-bas que la consultante, commentatrice et chroniqueuse pour RMC Sport, Prime Video, la BBC et Sky Sports se « ressource », a « ses habitudes » et cultive son bonheur avec son mari, l’ex-footballeur belge Yahya Boumediene, 34 ans, et leur petite Kamilya, bientôt 4 ans. Sortie il y a quelques années de l’enfer de l’anorexie, la gagnante de Wimbledon 2013, amie avec Tom Cruise, a longtemps tâtonné avant de trouver l’alimentation correspondant à son corps, son énergie et son mental. Une expérience intime et douloureuse, aujourd’hui transcendée, d’autant plus chaque fois qu’elle entend sa fille lui dire, raquette en main : « Maman, tu viens jouer au tennis ? »
GALA : Difficile d’imaginer que notre Marion Bartoli nationale vient d’avoir 40 ans, le 2 octobre dernier ! Comment le vivez-vous ?
MARION BARTOLI : C’est vrai que ce chiffre m’inquiète mais cela me permet aussi de regarder le chemin parcouru depuis mon enfance dans le village de Retournac, en Haute-Loire. Cette année, ma fille rentre à l’école, les années passent… Mais 40 ans, cela reste extrêmement jeune et j’ai encore beaucoup de choses à faire et à découvrir.
GALA : Et si c’était à recommencer ?
M. B. : Je vous avoue que j’aimerais rejouer ma finale de Wimbledon en 2007 contre Venus Williams, ou encore celle de Roland-Garros contre l’Italienne Francesca Schiavone, en 2011. Cela étant, j’ai quand même gagné un tournoi du Grand Chelem !
GALA : Justement, c’est après votre 47e participation à un tournoi du Grand Chelem que vous avez remporté ce fameux Wimbledon 2013. De qui tenez-vous ce mental de guerrière ?
M. B. : Avec un papa médecin généraliste à la campagne, j’ai compris très rapidement que la vie, c’était aussi la mort, les difficultés, la souffrance. Le tennis, c’était le moyen de rêver plus grand, de voyager, de vivre autre chose qu’une vie toute tracée.
GALA : Quelle maman imaginez-vous être ? Tendre ? Exigeante ?
M. B. : Un peu des deux. On essaie d’être la meilleure, même si cela n’est pas toujours facile. Bien sûr, je donne énormément de tendresse à ma fille. Je la gâte. Beaucoup trop. Même si je m’étais juré de n’en rien faire. Mais je serai intransigeante avec son niveau scolaire. Et pour qu’elle pratique un sport. Pas forcément de haut niveau, mais une activité lui permettant de développer des capacités de résilience, d’écoute, de respect des règles… Elle suit déjà des cours de danse classique et pratique de l’athlétisme adapté aux enfants.
GALA : Parmi les combats que vous avez menés, il y a aussi celui contre ou avec votre corps. Avez-vous le sentiment d’être en paix dorénavant ?
M. B. : J’ai parcouru un long chemin psychologique pour parvenir à retrouver confiance en moi puis à comprendre ce qui se passait dans mon corps. C’est pour cela que j’ai écrit ce livre.
GALA : Vous vous êtes penchée sur l’alimentation cétogène…
M. B. : Il ne s’agit pas d’un régime mais d’apprendre à manger différemment, sans se priver, sans compter les calories. Cela a aussi réduit ma sensation de fatigue permanente, qui a disparu depuis. Cette alimentation est constituée d’huiles de bonne qualité (avocats, oléagineux, huiles d’olive et de coco), de fibres et de protéines végétales ou animales à portions égales, de légumes verts plutôt que de betteraves, de carottes ou de pommes de terre, à l’index glycémique élevé. De fruits aussi, comme les myrtilles, les framboises, les fraises ou les mûres. Tout ce qui est oeuf, crème, beurre est autorisé. Pour le pain ou la pizza, le blé est remplacé par de la farine d’amande.
GALA : Cette méthode a été un peu critiquée…
M. B : Beaucoup d’études réalisées à Cambridge et à Oxford ont démontré les bienfaits de cette routine alimentaire. Malheureusement, certaines personnes, par raccourci, se sont mises à manger de mauvaises graisses, à faire tout frire à l’huile… Dans ce cas, effectivement, vous avez des risques élevés de développer du cholestérol.
GALA : Vous avez conseillé cette approche à votre papa, 67 ans, et aujourd’hui à la retraite. C’est désormais vous qui le coachez ?
M. B. : Il avait des problèmes articulaires. Ça a été une révélation, il a pu nager de nouveau, rejouer au tennis trois fois par semaine. Il fait même des compétitions, en Corse, là où mes parents habitent.
GALA : Votre mère vous a accompagnée durant ces moments forts ?
M. B. : Mes parents ont énormément souffert quand j’ai perdu beaucoup de poids, alors que j’étais dans un déni total. Mais je suis arrivée à bien rebondir. Maman est davantage en retrait, c’est sa nature, mais elle est très fière. Elle m’a toujours énormément suivie. Et puis elle adore être mamie, s’occuper de ma fille.
* Keto Queen, La santé retrouvée, ma plus grande victoire hors des courts ! (Thierry Souccar Editions).
Cet article était à retrouver dans le Gala N°1637, disponible le 24 octobre dernier dans les kiosques. Pour suivre l'actualité en direct, vous pouvez rejoindre le fil WhatsApp de Gala . Le nouveau numéro de Gala est en kiosque dès ce jeudi 31 octobre 2024. Bonne lecture.
À lire aussi Rejoignez Gala sur WhatsApp et découvrez l’actualité au plus près des stars !