Adieu les sequins ! Je suis journaliste mode et voici mes prédictions sur les looks de stars au Festival de Cannes
Le cinéma n’est plus la seule star du Festival de Cannes. Depuis quelques années, la montée des marches s’est transformée en défilé à ciel ouvert, scruté dans le monde entier pour ses looks plus que pour ses longs-métrages.
Alors oui, mon côté puriste attend chaque année avec ferveur la révélation de la Palme d’Or… Mais si je suis honnête, quand on me parle de Cannes, je pense tout de suite à la robe blanche Dior et l’étole en soie de Rihanna, à la robe fendue rouge feu de Bella Hadid signée Alexandre Vauthier, ou encore au wet look de Monica Bellucci. Des moments de mode gravés dans l’inconscient collectif.

Cette année, l’organisation du Festival a promis un encadrement plus strict : traînes démesurées et transparences osées sont dans le viseur. Mais avouons-le, on a quand même envie de faire tourner notre boule à facettes couture et prédire les tendances qui domineront les marches du Palais. Car entre l’essor du minimalisme "very demure" et la disparition progressive des silhouettes ultra moulantes façon Kim Kardashian, un vent de changement souffle sur la Croisette…
L’invité VIP : le costume
Star du MET Gala la semaine passée, le costume s’est définitivement invité à la table des tendances grand soir. Tailoring pointu, coupes impeccables, sobriété affirmée : le vestiaire masculin twisté au féminin s’impose.
Certains y voient un écho direct au climat politique conservateur, d’autres une revanche stylistique sur les excès passés. Le fait est que de nombreuses célébrités ont déjà succombé : Juliette Binoche, Nicole Kidman, Rihanna ou Charlotte Gainsbourg en tête.

Cette année, on imagine parfaitement Juliette Armanet – à l’affiche de Partir un Jour, présenté hors compétition – fouler le tapis rouge dans un tailleur Celine, façon Annie Hall contemporaine. Et pourquoi pas Eva Longoria ? Fidèle aux robes glamour signées Zuhair Murad ou Elie Saab, elle pourrait créer la surprise avec un costume Ami bien coupé. Le twist qu’on n’attend pas, et qu’on adore.
Les sequins ? En 2025, on oublie !
Longtemps, Cannes a été l’excuse parfaite pour dégainer des robes ultra brillantes, bardées de sequins, en pleine après-midi. Décolletés vertigineux, silhouettes corsetées, effets miroir… Mais en 2025, cette esthétique early 2000’s sent sérieusement le réchauffé.
Briller autrement, voilà l’enjeu. Et ça tombe bien : les tendances actuelles misent sur un glamour plus fantaisiste, plus baroque, mais aussi plus audacieux. Alessandro Michele (désormais chez Valentino) en a donné une version théâtrale, Marc Jacobs aussi. Chez Givenchy, la dentelle façon époque victorienne vue chez Sarah Burton a électrisé les Oscars. Chez Balmain, Olivier Rousteing a osé des imprimés félins néo-romantiques.

Autant de signaux qui laissent penser que la Croisette pourrait se parer d’extravagance maîtrisée. On visualise déjà Bella Hadid – égérie Saint Laurent – dans un look années 80, power shoulders et sensualité à peine contenue. Naomi Campbell ? Sublime en tweed Chanel, avec juste ce qu’il faut de kitsch assumé. Et Rihanna, annoncée sur cette 78e édition, pourrait jouer la carte Schiaparelli : baby bump, silhouette poétique, touche surréaliste… L’allure d’une déesse contemporaine.
Tout en délicatesse, tout de même…
Impossible d’évoquer Cannes sans parler de quiet luxury, LA tendance de fond des deux dernières années. Fini les effets « waouh » faciles : place à l’épure, au raffinement silencieux. Le fameux « less is more » n’a jamais été aussi littéral.
Les stars les plus affûtées miseront sur des robes aux lignes nettes, sans fioritures : bustier droit, manches amples, volumes étudiés. Juliette Binoche pourrait briller dans une robe Dior sobre et sculpturale. Kendall Jenner opter pour une silhouette Bottega Veneta toute en retenue. Yseult et Isabelle Huppert piocher, elles, dans le vestiaire radical de Balenciaga.

Mais s’il y a bien un look qu’on attend, c’est celui de Mylène Farmer. La reine du mystère, déjà présente en 2021, revient cette année pour une performance. Que portera-t-elle ? Noir ? Rouge ? On prend peu de risques à le parier. Minimalisme dramatique ? Très probable. Olivier Theyskens, Margiela, Givenchy ou même Ann Demeulemeester : on imagine Mylène fidèle à ses alliés esthétiques. Et quoi qu’elle choisisse, il y aura ce supplément d’âme, cette intensité rare que seule elle sait convoquer sur un tapis rouge.
