INTERVIEW – John Nollet dévoile les coulisses des coiffures de Juliette Binoche et Mylène Farmer à Cannes : “On laisse la magie agir”
De Nicole Kidman à Monica Bellucci, John Nollet coiffe depuis vingt ans les plus grandes stars de la Planète. Présent comme chaque année au Festival de Cannes, il sera aux commandes des plus belles coiffures de la quinzaine. À quelques heures de la montée des marches de Juliette Binoche et Mylène Farmer, il nous dévoile les coulisses de leurs préparations.
Ce mardi 13 mai, Juliette Binoche et Mylène Farmer graviront les marches du Palais des festivals. Pour sublimer leur chevelure, les artistes iconiques font confiance au coiffeur de renom, John Nollet. À quelques heures du coup d’envoi de la 78ème édition du Festival de Cannes, celui-ci nous révèle comment est née sa collaboration avec les deux stars françaises ainsi que les coulisses qui précèdent la montée des marches. Rencontre.
GALA – Vous signez les coupes de cheveux de Mylène Farmer et Juliette Binoche depuis des années. Comment est née votre collaboration ?
John Nollet : Ma collaboration avec Mylène Farmer remonte à il y a bien longtemps. C’est le maquilleur Christophe Danchaud qui était à l’époque son chorégraphe qui nous a mis en relation. J’ai donc commencé par coiffer Mylène Farmer en dehors de ses apparitions publiques, puis petit à petit, on s’est rencontré plus artistiquement. Je l’ai coiffé pour ses clips, des couvertures de magazines et enfin pour la scène. Quant à Juliette Binoche, c’est aussi une collaboration qui remonte à loin. Avant de travailler pour le cinéma, je suis passé par le théâtre. Il se trouve que la sœur de Juliette Binoche était mariée avec le metteur en scène Pierre Pradinas pour lequel je faisais des créations de coiffures. C’est ainsi que j’ai rencontré Juliette Binoche que j’ai d’ailleurs commencé à coiffer pour le Festival de Cannes.
GALA – Comment avez-vous travaillé sur les coiffures de Mylène Farmer et Juliette Binoche pour la cérémonie d’ouverture ?
John Nollet : Il y a un travail qui est fait en amont avec les stylistes et les maquilleurs. C’est un travail d’équipe, donc on se consulte pour savoir comment sera habillée la personnalité et en fonction, on s’envoie des photos d’inspirations. Lorsque la célébrité fait un essayage, on passe une tête. Puis on répète en atelier pour avoir plusieurs propositions à faire le Jour J. On laisse ensuite la magie agir…
GALA – Comment crée-t-on une coiffure tapis rouge ?
John Nollet : On crée une coiffure de tapis rouge avec une mémoire, la mémoire de toutes les coiffures que la personne que l’on coiffe a déjà arborées. Mais aussi avec beaucoup de respect et d’empathie. Mon travail, c’est avant tout de mettre en valeur la personne que je coiffe mais aussi de la mettre en confiance. Je fais des propositions puis je mets mon style et mon ADN au service de la personne que je coiffe. Dans le cas de Mylène Farmer, il y a une attente quasi solennelle de la part de son public autour de son apparition. Je prends alors les décisions de concert avec la personnalité et l’équipe qui est autour.
GALA – Comment twiste-t-on une coiffure pour insuffler de la fraîcheur et de la modernité au style ?
John Nollet : Je suis presque un « décoiffeur », c’est-à-dire que j’aime jouer avec les textures : à mi-chemin entre des mèches dessinées, à la limite des dreadlocks, un wet look très stylisé ou alors un effet de matière comme si vous étiez allées chez le coiffeur la veille et que vous aviez dormi dessus. Voilà des matières de cheveux extrêmement rafraîchissantes.
GALA – Selon vous, quelle sera la tendance coiffure qui se distinguera au Festival de Cannes 2025 ?
John Nollet : Ce qui est merveilleux aujourd’hui, c’est que toutes les tendances sont remarquées et remarquables. Cela va dépendre de la robe, de la personnalité, de ses envies. Le Festival de Cannes est justement le lieu de toutes les possibilités. Pendant 14 jours, ce tapis rouge mythique est l’occasion de créer un éventail de looks : une coiffure très gominée avec un détail, un chignon majestueux revisité, un wet look pointu… Ce qui me plaît dans cet exercice, c’est cette opportunité de travailler avec des femmes aussi différentes que singulières, de tout âge et tout horizon. Une formidable palette que je vais pouvoir explorer.
